Action Ndoani ou hameçon en français, a réussi à pêcher six policiers commis
à la garde de la prison centrale de Munzenze. Ces derniers ont été appréhendés
entrain de monnayer la visite et la remise de la nourriture aux personnes qui
viennent visiter leurs proches incarcérés. Cette démarche initiée à l’occasion
du 30ème anniversaire de l’ASVOCO, une organisation de défenses de
Droits de l’homme, vise d’éclairer l’opinion sur la taxation illégale en ce
lieu.
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Dufina Tabu, Président de l'ASVOCO |
Association des volontaires du
Congo(ASVOCO), a célébré son 30ème anniversaire dans la méditation
parce que malgré ses multiples actions, les violences de droits de l’homme ne
cessent de s’accroitre dans le pays. «Nous
n’avons pas le droit de fêter. Nous allons juste monter des nouvelles
stratégies pour lutter encore d’avantage contre les abus, afin de restaurer
l’Etat de droit, la démocratie et le respect des droits humains en RD Congo»,
dit Dufina Tabu, Président de l’ASVOCO, pendant son échange avec la Presse de
Goma le 26 juin dernier à l’occasion de son anniversaire. «Mon souci est qu’ASVOCO, lutte jusqu’à ce que tous les problèmes liés aux
droits humains soient résolus», souhaite-t-il.
En même temps, les membres de
l’ASVOCO définissent une stratégie dénommée Action « Ndoani » ou
hameçon en français, pour valoriser cette journée. Deux jours après, Ndoani, une opération qui vise à lutter contre la
tracasserie qui règne à la Prison centrale, est mis en marche. «Cette action va prouver à quelques
autorités locales qui nient la recrudescence de la corruption et le monnayage qui
s’imposent aux visiteurs à la Prison centrale de Munzenze à Goma», dévoile
Dufina, activiste des droits humains.
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Dufina Tabu, Président de l'ASVOCO, en conférence de presse |
Accompagné de la Presse et de quelques magistrats du
parquet de grande instance et ceux de l’auditorat militaire, les volontaires
lancent l’opération à Munzenze : Sous un soleil ardent, ils montent un
scénario, les pseudos visiteurs, membres de l’ASVOCO se présentent à la porte d’entrée, munis des quelques
billets de Francs congolais. Là, les policiers commis à la garde leurs exigent l’argent
avant d’entrer. Tout d’un coup, les magistrats qui étaient en cachette, appréhendent
ces gardiens qui avaient déjà empochés cette somme, comme d’habitude: « quand nous avions demandé aux
gardiens de vider leurs poches, curieusement, les billets que nous avions trouvé
étaient conformes à ceux déjà photocopiés en guise de preuves au cas où la
tracasserie est réelle à la prison », explique sous la colère l’un des
magistrats de l’auditorat militaire.
Après ce coup de filet. Au total neuf personnes ont été
retrouvées main dans le sac, entrain de monnayer les visites: « nous avons alerté à mainte fois les
autorités à propos de cet abus de Droits de l’homme, mais sans succès, car la
plupart croyait que nos accusations étaient sans fondement », ajoute Dufina. En effet, selon toujours cet
activiste : « Ces policiers
et agents commis à la garde méritent d’être jugés car ils ont au cours de l’opération
Ndoani, exigés une somme de allant de 500FC pour une visite simple et 2000FC
pour le droit de déposer de la nourriture à l’intérieur », précise-t-il.
Raison pour laquelle, ASVOCO a porté une plainte contre
ces agents impliqués dans ces manœuvres « tous
ces présumés ont été contraint de signer un acte de reconnaissance de fait en
flagrance avant d’être traduit en justice», éclaircit Dufina qui promet que
l’affaire reste à suivre.
Mustapha Mulonda