jeudi 28 avril 2016

Ibra : Enfant soldat,son rêve a tourné au cauchemar !

Pour renforcer leurs troupes, les rebelles des forces démocratiques alliées (ADF) se font passer pour des Imans ou hommes d’affaires et ainsi enrôler les enfants. Ils promettent aux parents une scolarité gratuite pour leurs enfants en Occident ou au Moyen-Orient. Aussitôt cédés, ces derniers sont amenés dans la forêt dense comme miliciens.
Photo Mustapha Mulonda
Je suis allé à la rencontre d’Ibra, un ancien enfant soldat, pour m’imprégner des mensonges dont sont victimes les familles qui cèdent volontairement leurs enfants à l’organisation rebelle ADF, d’origine ougandaise, en RDC. Un groupe terroriste actif dans le territoire de Béni au Nord-Kivu.
D’après le témoignage de ce jeune, je pense que les ADF possèdent des ramifications dans toute la région, particulièrement au centre-ville de Béni, où celui-ci m’a confié qu’il aperçoit de temps en temps des enrôleurs de cette rébellion. Ces derniers ont pour mission de manipuler les responsables des familles jusqu’à livrer leurs enfants. Tout cela, à l’insu de nos agents de renseignements.
Comme d’autres parents, le père d’Ibra l’avait volontairement cédé entre les mains d’un soi-disant, El hadj Hussein, au teint brun et barbu. Il a promis d’amener le petit à Médine pour les études coraniques. «C’était en 2005. Je n’avais que neuf ans», confie-t-il.
Un eldorado devenu un enfer
Aussitôt recrutés, les jeunes montent à bord d’un véhicule luxueux, qui se dirige vers l’aéroport de Mavivi. Localité située à 12 km de Béni. Et subitement la direction change.
Ces derniers sont acheminés dans la brousse où ces kidnappés font environ huit jours et autant de nuits de marche avant d’arriver à « Madina » et au « Canada »… leurs campements, ainsi qualifiés par les « Afande » ou officiers de ce mouvement armé.
C’est de cette façon, qu’Ibra et ses amis chrétiens qui espéraient aller vivre l’eldorado au Canada. Tous habitants d’Oicha, village situé à une vingtaine de kilomètres de Béni, ont été enrôlés.
Musulman, Ibra voulait devenir Imam. Mais son rêve a tourné au cauchemar. Il est devenu tueur et kidnappeur. « Après deux ans de formation, j’étais capable de manipuler le fusil ». Avec ses amis, leur mission était de sécuriser les butins pendant les braquages des véhicules. Aussi, ils pouvaient  se fondre dans la population civile comme des enfants ordinaires dans le but de récolter les informations auprès de la force loyaliste.
« J’en ai assez de la vie sauvage »
Fatigué de cette vie sauvage, Ibra s’échappe en décembre 2014, lors d’un accrochage entre leurs factions et l’armée. Il se rend au programme de démobilisation et réinsertion sociale des anciens combattants de la Monusco pour réintégrer la vie civile. Agé de 21 ans, aujourd’hui, Ibra n’a pas perdu l’espoir de vivre. Il est taximan-moto de la place et mène une vie modeste à côté de sa femme et de son fils d’un an.
Certes, le gouvernement doit respecter l’article 12 de la Constitution qui garantit l’égalité et la protection de tous devant la loi. Il doit tout faire pour secourir nos fils et nos filles, nos petits frères et nos petites sœurs qui croupissent encore dans les forêts. En plus de voler leur enfance, ces derniers sont considérés comme boucliers de guerre et meurent sans cause, sous les tirs des forces armées de la RDC.  
Mon souci est de voir un jour tous les jeunes qui vivent en captivité de retourner à une vie afin qu’ils soient utiles pour la communauté à l’instar d’Ibra.

Mustapha Mulonda

mardi 26 avril 2016


A dieu Papa Wemba !

Photo tiers



 Jules Shungu n’est plus de ce monde !
Cette icône de la musique congolaise est morte sur scène à Abidjan, micro à la main, comme un militaire sur la ligne de front.
Utile pour les congolais, ce patriarche de la Roumba congolaise est l'un de créateurs de religion Kitendi, la Sapologie, cette résilience permettant au congolais de rester prepre et bien habillés malgré la famine, le chômage, la guerre... Bref, la souffrance imposée aux congolais durant des décennies...
Mustapha Mulonda