Le PANEL des experts de la société sous coordination de
Beni a été institué le 13 Décembre dernier dans
le but de consolider la paix et la démocratie en ville et territoire de Beni,
cette zone longtemps meurtrie par des attaques récurrentes des éléments ADF. Cette
plate-forme constituée d’experts dans différents domaines de la vie ainsi que
les notabilités locales, vise la résolution des problèmes sociaux à travers un
cadre de concertation selon le principe : « union fait la force».
Ph. Mustapha Mulonda_Nicaise Kebel bel Oka,
présente le message de condoléance à la Monusco… devant la presse
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Implanté dans plusieurs villes à travers la RD Congo, le
PANEL des experts de la société civile, est désormais opérationnel à Beni à
l’Est de la RD Congo. Cette plate-forme
a été implantée par Dieudonné Mushagalusa, son coordinateur national dans la
salle de conférence à l’hôtel la Reference Plus. La section de Beni est dirigée
par Nicaise Kibel Bel Oka, journaliste, écrivain et expert en matière de
conflit dans la région de l’Est de la RDC.
Certes, Ce nouveau-né ne vient pas dupliquer les activités
de la société civile mais plutôt accompagner celle-ci dans ses actions
nobles : « le PANEL n’est pas
un courant ou une composante de la société civile. Il s’agit d’un bloc
constitué des activistes et/ou acteurs
de la société civile ayant chacun une expérience dans au moins un domaine de la
vie sociale à l’instar de la santé, de l’écologie, de la politique, de la géographe,
de la géopolitique… », explique Dieudonné Mushagalusa en poursuivant
que ces experts ont un grand défi à
relever, celui d’émanciper la population, consolider la paix et le
développement.
(Ph. Mustapha)_Dieudonné
Mushagalusa, coordonnateur nationale du Panel...présente la mission de celui-ci
devant les acteurs de la société civile de Beni.
L’union
fait la force
Pour pérenniser la mission du PANEL, il sied de respecter
le principe selon lequel personne n’a le monopole de la vérité et du savoir.
D’où, la nécessité de la création d’une structure neutre considérée comme une dynamique de troisième niveau qui
s’assigne la mission de combattre le positionnement politique et le préjugé
encrés ce dernier temps dans les acteurs de la société civile. En réalité, ces acteurs
de la société civile doivent rester neutres dans leurs actions.
Bref, le PANEL
vient encourager la cohésion dans la gestion des crises, tout en combattant la
diabolisation qui règne dans ce secteur. Et cela, dans le souci de créer des
cadres de discussion et de concertation qui visent des solutions durables aux
maux qui rongent la société du moment : «cette démarche vise à déclencher le développement et bien-être de la
communauté. Si la société civile est en train de perdre sa force aujourd’hui,
c’est parce que chacun veut travailler dans son coin au nom des intérêts
égoïstes. Une attitude à éviter par
respect au principe : union fait la force », démontre Dieudonné
Mushagalusa.
Intéressés
par les objectifs
Après les exposés de motif tour à tour présentés par Le coordonnateur
national du PANEL ainsi que Gilbert Kambale, coordinateur de la société civile
en ville de Beni, l’interaction des participants a démontré l’intérêt présenté par le public captivé par les
objectifs assignés par le PANEL. Ces objectifs qui se résument dans le respect
des valeurs citoyennes et démocratique, le combat de l’alternance pacifique
concrétisé à travers les élections, le combat contre l’oppression et la
violence, etc. ont été salués à l’unanimité.
Par ailleurs, le PANEL est non violent. « Il peut soutenir les mouvements
citoyens, mais en décourageant les violences sous toutes ses formes, surtout
que la violence est une barbarie qui n’a
jamais amené la paix ni la démocratie dans un milieu ; elles ne perpètrent
que la destruction des acquis publics. En ce sens, les artisans de la violence
oublient souvent qu’après avoir détruit les édifices de l’Etat ce sont toujours
eux qui les construisent à travers leurs impôts», insiste Dieudonné en
présentant les valeurs respectées par le PANEL. Avis partagé par Nicaise Kibel
Bel Oka qui déclare que la population congolaise a une maladie grave, celle de
prendre en considération les enquêtes menées par les occidentaux tout en
rejetant et critiquant négativement les
résultants fournis par les experts locaux ; et pourtant qu’ils jouissent de
la proximité avec les faits.
Aussitôt institué, le PANEL s’est
assigné le devoir de collaborer avec l’armée congolaise et la Monusco afin
d’arrêter le cycle des violences en ville de Beni et territoire : « nous avons la cartographie de la région
et nous maitrisons efficacement les sentiers que l’ADF emprunte pour venir
troubler la quiétude des paisibles populations », dit Teddy Kataliko,
un activiste des droits humains en demandant aux autorités de sécuriser ces
sentiers pour le bien de tous.
Pour finir, le comité local du PANEL des Experts de la
société civile Beni a rendu public une déclaration contre les actes barbares
commis par les ADF dans la région à l’instar de celui commis à l’endroit des
casques bleues de la Monusco pendant l’attaque
du sept décembre dernier au sein de la base tanzanienne de la FIB située
au pont Semuliki sur l’axe Mbau-kamango. Attaque qui s’était soldée par cinq
militaires FARDC tués et 15 casques bleus morts sans compter les blessés… « Nous condamnons avec dernière
énergie, le mouvement terroriste des ADF pour ces actes lâches et ignobles
visant à décourager les efforts des FARDC et des Nations unies à l’Est de notre
pays. Aussi, nous demandons à la justice de s’en charger de ceux-là qui
collaborent avec cet ennemi de la paix», déclare Nicaise Kibel Bel, responsable
du PANEL à Beni, adressant ainsi ses sincères condoléances au Secrétaire
Général des Nations Unies, au Président de la Tanzanie et au commandant suprême
des FARDC.
Mustapha Mulonda