vendredi 15 décembre 2017

Beni : Le PANEL des experts de la société civile pour le bien-être social

Le PANEL des experts de la société sous coordination de Beni a été institué le 13 Décembre dernier dans le but de consolider la paix et la démocratie en ville et territoire de Beni, cette zone longtemps meurtrie par des attaques récurrentes des éléments ADF. Cette plate-forme constituée d’experts dans différents domaines de la vie ainsi que les notabilités locales, vise la résolution des problèmes sociaux à travers un cadre de concertation selon le principe : « union fait la force». 

Ph. Mustapha Mulonda_Nicaise Kebel bel Oka, présente le message de condoléance à la Monusco… devant la presse 
Implanté dans plusieurs villes à travers la RD Congo, le PANEL des experts de la société civile, est désormais opérationnel à Beni à l’Est de la RD Congo.   Cette plate-forme a été implantée par Dieudonné Mushagalusa, son coordinateur national dans la salle de conférence à l’hôtel la Reference Plus. La section de Beni est dirigée par Nicaise Kibel Bel Oka, journaliste, écrivain et expert en matière de conflit dans la région de l’Est de la RDC.  

Certes, Ce nouveau-né ne vient pas dupliquer les activités de la société civile mais plutôt accompagner celle-ci dans ses actions nobles : « le PANEL n’est pas un courant ou une composante de la société civile. Il s’agit d’un bloc constitué des activistes  et/ou acteurs de la société civile ayant chacun une expérience dans au moins un domaine de la vie sociale à l’instar de la santé, de l’écologie, de la politique, de la géographe, de la géopolitique… », explique Dieudonné Mushagalusa en poursuivant que ces experts ont un grand défi  à relever, celui d’émanciper la population, consolider la paix et le développement.
 
(Ph. Mustapha)_Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur nationale du Panel...présente la mission de celui-ci devant les acteurs de la société civile de Beni. 

L’union fait la force
Pour pérenniser la mission du PANEL, il sied de respecter le principe selon lequel personne n’a le monopole de la vérité et du savoir. D’où, la nécessité de la création d’une structure neutre considérée comme  une dynamique de troisième niveau qui s’assigne la mission de combattre le positionnement politique et le préjugé encrés ce dernier temps dans les acteurs de la société civile. En réalité, ces acteurs de la société civile doivent rester neutres dans leurs actions.

 Bref, le PANEL vient encourager la cohésion dans la gestion des crises, tout en combattant la diabolisation qui règne dans ce secteur. Et cela, dans le souci de créer des cadres de discussion et de concertation qui visent des solutions durables aux maux qui rongent la société du moment : «cette démarche vise à déclencher le développement et bien-être de la communauté. Si la société civile est en train de perdre sa force aujourd’hui, c’est parce que chacun veut travailler dans son coin au nom des intérêts égoïstes. Une attitude  à éviter par respect au principe : union fait la force », démontre Dieudonné Mushagalusa.

Intéressés par les objectifs
Après les exposés de motif tour à tour présentés par Le coordonnateur national du PANEL ainsi que Gilbert Kambale, coordinateur de la société civile en ville de Beni, l’interaction des participants a démontré l’intérêt  présenté par le public captivé par les objectifs assignés par le PANEL. Ces objectifs qui se résument dans le respect des valeurs citoyennes et démocratique, le combat de l’alternance pacifique concrétisé à travers les élections, le combat contre l’oppression et la violence, etc. ont été salués à l’unanimité.
Le comité directeur du Panel des experts de Beni

Par ailleurs, le PANEL est non violent. « Il peut soutenir les mouvements citoyens, mais en décourageant les violences sous toutes ses formes, surtout que la violence est une barbarie qui  n’a jamais amené la paix ni la démocratie dans un milieu ; elles ne perpètrent que la destruction des acquis publics. En ce sens, les artisans de la violence oublient souvent qu’après avoir détruit les édifices de l’Etat ce sont toujours eux qui les construisent à travers leurs impôts», insiste Dieudonné en présentant les valeurs respectées par le PANEL. Avis partagé par Nicaise Kibel Bel Oka qui déclare que la population congolaise a une maladie grave, celle de prendre en considération les enquêtes menées par les occidentaux tout en rejetant et critiquant négativement  les résultants fournis par les experts locaux ; et pourtant qu’ils jouissent de la proximité avec les faits.          

Aussitôt institué, le PANEL s’est assigné le devoir de collaborer avec l’armée congolaise et la Monusco afin d’arrêter le cycle des violences en ville de Beni et territoire : « nous avons la cartographie de la région et nous maitrisons efficacement les sentiers que l’ADF emprunte pour venir troubler la quiétude des paisibles populations », dit Teddy Kataliko, un activiste des droits humains en demandant aux autorités de sécuriser ces sentiers pour le bien de tous.
Pour finir,  le comité local du PANEL des Experts de la société civile Beni a rendu public une déclaration contre les actes barbares commis par les ADF dans la région à l’instar de celui commis à l’endroit des casques bleues de la Monusco pendant l’attaque   du sept décembre dernier au sein de la base tanzanienne de la FIB située au pont Semuliki sur l’axe Mbau-kamango. Attaque qui s’était soldée par cinq militaires FARDC tués et 15 casques bleus morts sans compter les blessés… « Nous condamnons avec dernière énergie, le mouvement terroriste des ADF pour ces actes lâches et ignobles visant à décourager les efforts des FARDC et des Nations unies à l’Est de notre pays. Aussi, nous demandons à la justice de s’en charger de ceux-là qui collaborent avec cet ennemi de la paix», déclare Nicaise Kibel Bel, responsable du PANEL à Beni, adressant ainsi ses sincères condoléances au Secrétaire Général des Nations Unies, au Président de la Tanzanie et au commandant suprême des FARDC.    

                                                                                                             Mustapha Mulonda