Chaque peine à
une fin…
vendredi 30 mars 2018
mardi 13 mars 2018
Pourquoi imposer le taux « Mbikayi » dans les universités ?
(Habari RDC : https://habarirdc.net/taux-mbikayi-920-francs-congolais-dollar-universites-rdc/)
Il existe des choses qui ne sont possibles qu’en RDC. Par exemple, le ministre
de l’Enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi, a fixé le taux de
920 francs congolais pour un dollar américain en milieu universitaire, alors
que sur le marché réel le taux varie entre 1600 et 1700 francs congolais le
dollar. Une situation qui met en difficulté beaucoup d’institutions
d’enseignement supérieur et universitaire en RDC. Le ministre ignore-t-il les
réalités économiques du pays ?
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Ph. Habari RDC |
En réalité, le taux « Mbikayi » comme on l’appelle désormais divise
les comités de gestion des universités. Les uns refusent d’appliquer ce taux
imposé de 920 francs le dollar, ce qui crée des retards dans leurs programmes,
d’autres par contre ont fini par céder après « quelques menaces ».
Non seulement cette mesure du ministre a déjà perturbé le calendrier
universitaire, mais elle risque aussi d’affecter la qualité de l’enseignement.
Récemment, certains professeurs ont menacé de faire grève pour protester contre
le taux fixé par Steve Mbikayi.
À Beni au Nord-Kivu par exemple, quatre des cinq institutions
universitaires publiques ont déjà accepté la condition de payer leurs frais au
taux de 920 FC le dollar américain pour l’année académique 2017-2018.
Mais derrière cette résignation se cache une menace à peine voilée du
gouvernement. « On nous a collé plusieurs blâmes et demandes d’explication
nous accusant d’insubordination », explique l’un des responsables des
institutions publiques de la place. Ces gestionnaires ne veulent pas
démissionner de peur de se retrouver au chômage. En swahili on dit :
« Moya na zero si sawa », en français, « 0 et 1 ce n’est jamais
pareil » !
Une mesure pour séduire les
étudiants, mais à quel prix ?
Il y a un risque énorme de détérioration de la qualité de l’enseignement
due à la décision du ministre Steve Mbikayi. Je m’insurge contre cela. C’est
inacceptable pour un enseignant qui gagne 4800 FC équivalent à 3 $ au taux du
marché pour une heure de prestation, d’empocher 2760FC équivalent à 3$ au
« taux Mbikayi ». Une situation qui pousse certains enseignants à
recourir à des pratiques illégales telles que revendre plus cher les syllabus
ou autres combines pour combler l’écart. Ne dit-on pas que ventre affamé n’a
point d’oreille ? Il est à craindre qu’à ce prix là ils enseignent avec
moins de zèle qu’avant.
Un assistant à l’Institut supérieur pédagogique de Beni se plaint :
« Cela fait sept ans que je suis enseignant, mon nom n’a jamais figuré sur
la liste de paie au niveau national. Avec nombreux de mes collègues, nous
survivons grâce à la prime locale, malheureusement mise à mal par le ministre.
» Pour moi, le gouvernement ferait mieux d’annuler rapidement cette décision du
ministre car c’est une décision politique qui crée plus de problèmes qu’elle
n’en résout.
Mustapha Mulonda
Colonel Marcel : « La Population de Beni-Butembo doit se réveiller »
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Col. Marcel s'adresse à la presse |
«Nous allons continuer à neutraliser les ADF et nous demandons à la
population de cesser de collaborer avec ce groupe négatif car cet acte
constitue un jeu funeste», fait savoir le colonel Marcel, cet officier FARDC,
au cours d’une conférence de presse tenue Mercredi 14 février 2018 à Beni.
Au cours de cet échange, le colonel a tenté de retracer le succès des FARDC
depuis le lancement en Janvier dernier de l’opération Usalama1, conduite par
les opérations Sukola I, dans l’objectif d’éradiquer l’activisme de l’ADF dans
la zone. Pour lui, plusieurs bastions de l’ennemi sont déjà récupérés par
l’armée loyaliste dont Mwalika, Sesele, Mapobu… « La reprise de ces
bastions est un succès énormes pour nous, surtout que ces endroits étaient
stratégiques pour les ADF. Ils étaient considérés comme les greniers pour ces
ennemis de la population », ajoute-il.
Des greniers conquis
Quand il détaillait Mwalika, l’un des coins récemment conquis, ce
commandant explique que cet endroit n’est pas à comparer aux entités comme Mbau
ou Oicha, mais, juste une agglomération enfouie dans le parc des Virunga et où
les ADF et leurs dépendants dont femmes et enfants ainsi que certaines
populations locales qui travaillent dans les champs des
ADF. « Mwalika est stratégique constituant ainsi un camp
d’entrainement, un centre médical dans lequel sont soignés les blessés de
guerre et un carrefour du business ADF », explique le Colonel. Il
poursuit : « là, se trouve plusieurs sentiers qui relient les
territoires de Beni et celui de Lubero ». Grace à ces sentiers, les
motards assimilés à des taximen-motos de Beni et de Butembo évacuent les vivres
constitués des haricots, riz, maïs, chanvres, légumes… cultivés sur place dans
des vastes étendues. Ces produits sont liquidés à Beni et surtout à Butembo en
espèce ou en troc contre les panneaux solaires, batteries, produits
pharmaceutiques… « Bref, la reprise de Mwalika est une entorse à ce
mouvement négatif », se réjouit-il.
Dénoncer l’ennemi…
Selon le Colonel, grâce au mariage entre les ADF et des commerçants locaux,
ces ennemis de la paix contrôlent leurs finances leur permettant ainsi de se
réorganiser après les attaques: « comme jeunes de Beni, je suis consterné
de constater qu’il y a toujours des gens qui font du business avec les ADF,
cela, malgré le nombre des décès occasionnés en ville et territoire de Beni par
ces gens-là », regrette-t-il en dénonçant l’aspect bicéphalique du mouvement
ADF. « Il est d’une part, gentil pour des habitants de Butembo, principaux
clients et d’autres parts, méchants contre les habitants de Beni dont les
atrocités perpètrées contre eux constituent une signature de son existence à
travers le monde de se désolidarirer d’avec ces hors la loi. Il est temps pour
la population de Beni et celle de Butembo de se réveiller en dénonçant ainsi
toute personne suspecte. Les dénonciations pourront permettre aux FARDC,
l’unique armée du pays, de mener à bien cette guerre asymétrique», conclut-il.
Mustapha Mulonda
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