A Beni, tôt le matin le
dispositif sécuritaire a été visible presque dans toutes les grandes artères de
la ville, ce lundi 31 Décembre 2017. Mais cela n’a pas empêché aux militants de
la LUCHA (Lutte pour le changement) de marcher comme annoncé ce même jour sur
toute l’étendue du territoire national. Ces jeunes exigent l’organisation des
élections a la fin de cette année selon l’esprit de l’accord signé le 31
Décembre dernier à Kinshasa.
Au Rond-point Nyanwisi où la marche
devrait commencer, on pouvait percevoir les policiers ainsi que les militaires
munis d’armes et bâtons afin d’étouffer ce mouvement. Malins, les activistes de
la LUCHA se sont réunis non loin de l’endroit prévu pour déclencher leur
marche. Subitement, ces jeunes ont été appréhendés par les forces de l’ordre et
la majorité a été jetée dans le pick-up de la police jusqu’au cachot du
commissariat.
Parmi ces militants, huit ont été interpellés
et auditionnés par la police nationale congolaise état-major de Beni ville. Une
attitude fustigée par non seulement les manifestants mais aussi les activistes
de droits de l’homme et la société civile. C’est par exemple Jean-Paul Lusenge,
l’un de militants de la LUCHA a échappé de justesse lors de la traque : « les
militaires qui seraient plutôt déployé à
KALAU (localité situé à une dizaine de kilomètres au nord-est de la ville de
Beni) où il les Maimai tourmentent la population… ont été déversés sur nous,
alors que le peuple est en train de mourir car il manque un défenseur. Cela
prouve qu’on n’a pas une armée du peuple, mais une armée des gens qui
travaillent pour un seul individu dit».
Relâchés sans condition
Pour la société civile coordination
de Beni ville, cette arrestation est arbitraire comme d’habitude surtout que les
militants ont respectés les dispositions légales en écrivant une lettre en
avance : « Ces militants
doivent être relâchés sans condition, car ces genres des manifestations
risqueraient de s’accentuer si le gouvernement et la CENI ne respectent
pas la constitution en organisation les élections en Décembre prochain».
Des réactions croisées de la part de
la classe politique. La majorité présidentielle croit que le trouble à l’ordre
public est condamné par les dispositions légales : « l’autorité urbaine avait déjà interdit toutes manifestations.
Donc, ce que les jeunes de la LUCHA entrepris là, c’est une rébellion car ces
derniers ce sont opposés à l’autorité légalement établie», Hussein Nembongo,
membre de l’alliance de Kabiliste Musulman
(AKAM).
Par contre, l’opposition trouve
inacceptable cette répression. Pour Isaac Kambale du PNLD, le pouvoir en place
se démarque actuellement par des propos et actions irresponsables. Et à Kaba
Wesi, journaliste indépendant, d’ajouter que tout congolais est libre de
manifester : «le déploiement de l’armée ce jour-là, montre que les dirigeants ont suffisamment déçu le peuple ».
Apres deux jours d’incarcération,
très forts, ces jeunes ont été liberés par le comissariat de la police : «A la lucha ! A la lucha ! Congo
nouveau… en avant pour le changement », scandent-il