(Habari-RDC) Oh RDC mon pays ! Des morts par-ci, des personnes
enlevées par-là, des femmes violées… L’actualité congolaise est toujours
macabre. Et quand on pense que tout revient à la normale, c’est alors que de
nouveaux malheurs surprennent mon pays. Pourquoi tant de morts en RDC ?
À mon avis, nos dirigeants sont
responsables de cette situation en raison de leur boulimie de pouvoir. C’est
comme si le pays était sous le coup d’une malédiction. Trop de groupes armés à
caractère tribal, trop d’impunité pour leurs chefs. À cela s’ajoutent la
cupidité et la course effrénée au pouvoir.
À elle seule, la province du
Nord-Kivu compte plus de 70 groupes armés. Les chefs de ces groupes rebelles,
qui ont versé beaucoup de sang, ont été intégrés dans l’armée, alors qu’en
réalité leur place est en prison. Plus grave, ces chefs rebelles reçoivent
comme bonus des grades de fonctionnaires et d’officiers, à travers le programme
d’intégration et de brassage. Un programme qui favorise l’impunité de crimes
très graves.
Des militaires qui trahissent leur serment
Fin mai 2017, à la tribune du 8 mars
de Beni où se déroule le procès des présumés rebelles ougandais ADF et des
auteurs des massacres de plus de 1500 personnes dans cette ville, trois
officiers des FARDC ont été condamnés. La Cour militaire opérationnelle les a
reconnu coupables d’avoir collaboré avec les rebelles ougandais. Une preuve
éloquente du non-respect du serment « toko wa mpona ekolo » (nous
mourrons pour la patrie) , serment que chaque militaire congolais récite
tout au long de sa carrière.
Il y a aussi deux généraux des
FARDC, Akili Mundos et Eric Ruhorimbere, accusés d’avoir commis des crimes 20
ans durant en RDC. C’est du moins ce qu’indique un communiqué de l’Union
européenne.
Des politiciens
cupides et manipulateurs
Si le sang coule à flots dans mon
pays, c’est aussi à cause des politiciens qui attisent les tensions de toutes
sortes dans le pays. La plupart sont ministres, députés nationaux ou provinciaux
et qui, pour s’assurer le soutien de leur base électorale ou pour un
positionnement politique, sèment la haine jusqu’à embraser leurs cités.
Conséquences, des guerres
interethniques éclatent entre des communautés qui vivaient en paix durant des
décennies. C’est par exemple le cas des provinces du Tanganyika où règne un
conflit sanglant qui s’éternise entre Pygmées et Bantous. Dans les Kasaï,
provinces autrefois havre de paix, on a créé la rébellion Kamuina Nsapu.
Désormais les Tshokwe, les Pende, les Luluwa et les Luba vivent à couteaux
tirés. Et que dire des massacres dans le Rutshuru où Nande et Hutu s’entretuent
presque tous les jours.
Mustapha Mulonda
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