mardi 7 avril 2015

4 Avril, journée mondiale contre les mines, ici on danse et là on boite



Le 4 avril de chaque année le monde commémore la journée mondiale de lutte contre les mines. A Goma, UNMAS, programme des nations unis a célébré avec des élèves… Des invités présents recommandent aux organisateurs de penser aussi à ces enfants qui vivent dans des zones qui présentent encore les risques de ces engins de mort…



(Photo Mustapha Mulonda) Goma: L’équipe UNMASS avec des musiciens.

A l’occasion de la journée mondiale contre les mines, plusieurs activités ont été organisées par les structures qui œuvrent dans le domaine de lutte contre ces engins dangereux encore présents dans la région. 

C’est le cas de United Nations Mines Actions Service(UNMAS), un programme de la MONUSCO (Mission des Organisations des  Nations -Unis pour la stabilisation de la RD Congo) qui s’occupe de déminage, de la destruction, de l’éducation, aux risques des mines antipersonnel et antichars, de l’assistance aux victimes et le plaidoyer auprès des militaires et groupes armés encore opérationnels à l’Est du pays, zone en proie à des conflits armés, pour qu’ils cessent d’abandonner les mines dans des endroits inappropriés.  


Ici on danse…



(Photo Mustapha Mulonda) « Non seulement les enfants de Goma, ceux qui sont dans les zones conflictuelles méritent aussi l’éducation sur les dangers des mine».

 

A l’occasion, dans le cadre de l’éducation, quelques matchs de volleyball ont été joué au Stadium de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC) par des écoliers de quelques établissements primaires de la ville. Pendant que les matchs se déroulaient, sur le podium installé sur place, des musiciens de Goma égayent le public avec des chansons qui condamnent les affres de la guerre, tout en exhortant aux politiciens locaux ainsi qu’ à la Communauté Internationale de consolider la paix dans la RD Congo, pays potentiellement riche en minerais et en art, mais où des enfants continuent à perdre les organes, jambes, bras… suites aux bombardements et aux mines antipersonnel

Malheureusement dans cette activité pédagogique, les enfants victimes des engins explosifs n’ont pas été représentés : « C’est une bonne initiative, ici je ne vois que les enfants de Goma . Certes, les organisateurs devraient inviter également ces enfants, victimes des restes de minutions des guerres pour que nos élèves d’ici comprennent concrètement le danger des mines », propose Furahini Marungu, enseignent de l’École d’Application de l’Institut Mont Goma (EPAMOG) et encadreur de l’équipe de volleyball, aussi invitée à la manifestation.

 

Là on boite…

(Photo Mustapha Mulonda) Goma:  Les outils de déminage présentés par l’équipe de UNMAS.

Furahini Marungu poursuit en disant que ce genre de sensibilisation est aussi plus importante dans les territoires encore conflictuels dont le Masisi et Walikale mais aussi dans les zones post-conflits à l’instar du territoire de Nyiragongo à quelques Km au nord de Goma où s’est déroulé le combat entre les Forces armées de la RD Congo et la rébellion du M23 l’année dernière : « Ici nous dansons mais ailleurs les enfants boitent encore… Songez aussi à ces enfants pour qu’ils ne perdent pas espoir ».

Pour sa part, Gabriel Karekezi, élève de 6ème année à l’École Communautaire du Lac (ECL), alerte les enfants qui vivent aux côtés de Munzenze et Katindo,  camps militaires opérationnels en pleine ville, d’être prudents pendant qu’ils s’amusent: « un jour, pendant qu’on allait rendre visite à un familier à l’hôpital Heal Africa avec ma mère, elle m’avait montré un enfant presque de mon âge dont les jambes ont été amputées car touchées par les éclats d’un explosif. C’est pourquoi je demande aux militaires de bien garder leurs munitions pour qu’elles ne blessent plus les enfants», recommande-t-il.

 


(Photo Mustapha Mulonda) : Goma : Gabriel Karekezi recommande aux militaires de bien conserver leurs munitions…

Confirmant l’idée de Gabriel Karakezi, Claude Kodjo, représentant du Chef de programme UNMAS, précise que le thème pour l’an 2015 est « Bien plus que des mines »: C’est-à dire au-delà déterrer des mines, nous devons accentuer les sensibilisations pour combattre ce danger éminent: «  notre Section et celle de DDRRR, venaient de réunir et détruire environ 15134 engins explosifs dont grenades, mines antipersonnel, antichars… et 822 fusils… ». 

Mustapha Mulonda

 

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