Attention: J e republie ce papier pour mes électeurs, les alertant car des activistes de la société civiles commencent à démissionner pour se preparer aux prochaines élections.
(Syfia
Grands-Lacs/Rd Congo) La Société civile de Goma, la capitale du Nord Kivu,
affaiblie par la démission de nombreux activistes influents qui se sont tournés
vers la politique, est en grande partie paralysée. Ses mots d'ordre ne sont
plus respectés et certains de ses membres se font corrompre par les autorités
locales.
"J’ai
démissionné du bureau de la Société civile pour intégrer l’UNC (Union pour la
nation congolaise) dont je suis député capable de défendre les intérêts du
peuple au niveau national", déclare Jason Luneno, président sortant de la
Société civile Nord-Kivu. Sur les 286 candidats aux législatives de novembre
dernier, on comptait une centaine d’activistes de différentes associations de
défense des droits de l’homme. Deux ont été élus : J. Lunero et Kambale
Kalimumbalo de l’association Kyaghanda (une association qui réunit la tribu
Nande).
Mais les candidats malheureux ont du mal à retourner dans leurs
associations : les uns continuent à oeuvrer comme permanents dans les bureaux
de leurs partis politiques, les autres ont déjà été remplacés à leurs postes au
sein de leurs associations.
L’adhésion des acteurs influents de la société
civile aux partis politiques à des fins électorales la fragilise et elle a du
mal à imposer ses mots d’ordre ces derniers temps. Ainsi la journée ville morte
décrétée le 24 février n’a pas été respectée par les Gomatraciens, tout le
monde a vaqué à ses occupations quotidiennes.
Pour Thomas d’Aquin, actuel
président de la Société civile, "le mot d’ordre était fondé, car lié aux
réels problèmes de santé causés par la poussière due au retard de la
construction de la voirie démolie sur ordre du gouvernement provincial".
Sacrifier
sa base pour son parti
( Photo tiers) Thomas d'Aquiuin Mwiti: Actuel Président de la société civile
Certaines associations de droits de l’homme comme
l'Action sociale pour la paix et le développement intégral, l’Union sociale des
patriotes, le Kyaghanda, Jeunes unis pour le développement… sont ainsi
considérées actuellement comme des tremplins pour les activistes afin de
réaliser leurs ambitions politiques.
Aussitôt populaires, ces derniers intègrent les partis
politiques pour briguer un mandat à la députation : "Après avoir obtenu
des diplômes de mérite pour son travail abattu, le responsable de notre
association vient de démissionner pour se présenter aux élections provinciales
qui pointent à l’horizon", témoigne un membre d'une association. Ceux qui
démissionnent ainsi se disent être fatigués de travailler sans gagner beaucoup
: "Cette fois-ci, je vais gagner l’argent de la cagnotte
gouvernementale", se réjouit un activiste qui a voulu garder l’anonymat.
Les électeurs ont déjà compris les manœuvres de ces candidats. C’est la raison
pour laquelle nombreux sont ceux qui n’ont pas voulu voter pour ces personnes
influentes de la Société civile lors de l'élection législative du 28 novembre
2011, malgré ce qu'elles avaient fait pour le développement de la province du
Nord-Kivu. "Quand ils arrivent au parlement à Kinshasa, ils oublient la
population de sa base, là ils cherchent à encaisser beaucoup d’argent et
promouvoir leurs partis politiques", constate Moise Matshozi, un électeur
de la circonscription de Goma qui n'a pas voté pour Maître Lumbulumbu, et
pourtant dit-il, "ce dernier est le responsable.
Manipulée et intimidée
( Photo tiers) Omar Kavota, porte-parole et vice-président de la société civile, vient de démissionné de son poste la fin mars dernier.
La plupart des rapports publiés ces derniers temps par
les associations de droits de l’homme, comme celui du 4 mars de Dufina Tabu, le
président de l’Association des volontaires du Congo (ASVOCO), dénoncent les
détournements et la mauvaise gestion de la chose publique par des agents du
gouvernement provincial. Pour amener les activistes à se taire, ces membres du
gouvernorat pointés du doigt manipulent la société civile devenue fragile.
"Corrompus, certains activistes vendent nos stratégies au gouvernorat pour
faire louper nos manifestations", informe le coordonnateur d’une des
organisations de Goma.
Dans un récent communiqué, la société civile informe
qu'elle a accepté de s'allier avec les partis d’opposition (Union nationale
congolaise, Parti libéral pour le développement…) en vue d’organiser une
descente dans les rues le 28 mars, contre la mauvaise gouvernance. "La
société civile actuelle est comparée à une force de l’opposition, car elle
oublie sa place de l’église au milieu du village", estime un attaché de
bureau au gouvernorat.
Laurent Mbura, coordinateur d' ALP (Action pour la lutte
contre la pauvreté) attribue aussi l’échec de la journée ville morte à la
pauvreté de la population. Jeannette Nyongoro, vendeuse de pagnes au marché Virunga,
explique pourquoi elle n'a pas respecté ce mot d’ordre de la société civile :
"Je dois être présente chaque jour devant mon étalage pour chercher de
quoi nourrir ma famille car mon mari est un agent de la fonction publique où il
est impayé depuis plusieurs mois."
En outre, même si la loi reconnait le
droit de manifester pacifiquement, les manifestations doivent être bien
encadrées par la police. Mais sur le terrain celle-ci intimide les manifestants
: "Le déploiement des militaires armés dans toutes les rues crée une
psychose et nous démotive d’encourager la population à manifester pour éviter
les débordements des deux côtés", reconnaît Zénon Kabaka, coordonnateur du
GRAADD, (Groupe d’Action et d’Appui au Développement).
Mustapha Mulonda
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire