mardi 26 mai 2015

Ici : la prière et là : la boucherie

Les messes d’action de grâce se multiplient dans des églises de la RD Congo pour rendre hommage aux âmes innocentes de plus de 400 personnes tuées à Beni. A Goma, le 22. 05. 2005, Père Arcos a également dirigée une messe à la demande de la Lutte pour le Changement (LUCHA), un rassemblement citoyen,  pour décourager les massacres.

Père Arcos décourage les massacres
Après les chansons qui découragent les tueries, encourageant ainsi le pardon et l’amour du prochain, Père Arcos, Curé de la Paroisse Notre Dame d’Afrique située dans le quartier Katoyi à Goma, rappelle que: « ôter la vie à un être humain c’est horrible(…) Les massacres de Beni deviennent tellement horribles et aberrants parce que, en plus de tuer l’homme, des meurtriers parviennent à l’entrecouper avec la machette. Ils n’ont donc plus l’amour du prochain ! Ils considèrent désormais l’homme, cette créature précieuse de Dieu, comme un animal conduit à l’abattoir. C’est horrible », dit tristement le Père  Curé à l’occasion de la commémoration des massacres des enfants, femmes et hommes: lâchement abattus à Beni par les hommes armés.
Membres de la LUCHA, un mouvement citoyen de Goma
Les membres de la LUCHA, organise la messe












Ajouter une légende
 Des enfants aussi demandent la paix…
A l’intérieur de ce temple,  chantres, enfants, jeunes, adultes et vieillards, la majorité habillée à noir, signe de deuil, ne cessent de supplier à Dieu de restaurer la paix dans cette partie du pays où les gens ne cessent de se faire décapiter: « Mon Dieu ! Mon Roi ! Je vous demande de mettre fin à l’insécurité à Beni pour que cesse les tueries », prie à Dieu, un enfant d’une dizaine d’années.
Dieu n’échoue pas comme les humains
Selon l’un des membres de LUCHA, nous avons sollicité cette messe pour parler avec Dieu, dénoncer auprès de Lui toutes les exactions commises à Beni pour en fin l’exhorter à mettre fin à ces tourments: «Nous sommes optimiste car à la différence de l’homme qui semble tourner le dos face aux cris des innocents, faisant semblant de résoudre ce problème,  Jéhovah est omniscient-omnipotent ». 

Gabriel Kolongo de MSR
Des enfants aussi demandent à Dieu de pacifier Beni
Pour sa part, Gabriel Kolongo, l’un des membres influent du Mouvement Social  pour le Renouveau(MSR) aussi concentré dans l’église nous fait savoir à la sortie que la situation de Beni est confuse : «la confusion autour des criminels  dans cette zone, fait suite aux plans de la balkanisation de l’est de la RD Congo par des individus malintentionnés qui continuent à déstabiliser le pays ».

Mustapha Mulonda


vendredi 22 mai 2015

Goma_Beni : Ici on pleure et là ils tuent?


Pendant que les Congolais spéculent sur les auteurs des massacres de Beni, la société civile du Nord-Kivu organise un deuil à la mémoire de plus de 400 personnes déjà tuées par les hommes armées.  A l’occasion, le Coordonnateur de la société civile donne une lumière à propos de vrais tueurs de Beni.








Là : Qui tue à Beni?
« Des dégâts commis doivent être pris désormais au sérieux par la communauté internationale qui doit mettre fin à ce fléau. Selon les informations à notre possession, les massacres de Beni sont perpétrées par les ADF NALU ainsi que les rebelles Ougandais, Rwandais, somaliens, Kenyans, tanzaniens, Burundais… ainsi que des congolais recrutés à l’est de la RD Congo par l’ADF, ce mouvement terroriste financé au niveau international », déclare Thomas D’Aquin Mwiti, Codonateur de la société civile  lors du deuil en plein air  organisé par la même structure ce 21/05/2015 à Goma. 



Les femmes pleurent aussi

Ici : Habillés à noir, signe de tristesse
A l’occasion, les membres de plusieurs structures dont l’Union de femmes musulmanes du Congo (UFMCO), Collectif des associations féminines du Congo (CAFCO), Marche mondiale des femmes (MMF), la Lutte pour le Changement (LUCHA)… sont habillés à noir, signe de tristesse

Aussi, ces activistes sont  munis des messages forts qui disent halte aux massacres de Beni où on compte déjà plus 400 morts : « Pourquoi ne pas intervenir ?,  Non aux enlèvements, Non aux tueries (….) Nous demandons aux FARDC et à la MONUSCO de mettre fin à l’activisme des groupes armés au Nord-Kivu… ». 
Ici et là : Au secours !


Les femmes lancent un SOS
 « Nous ne sommes pas des animaux mais des êtres humains. Nous devons être protégés et non égorgés par des machettes comme des moutons sans défense ! Au secours », dit tristement une dame de l’UFMCO.

Pour ce, le gouvernement provincial s’implique: « Nous venons de proposer au gouvernement central d’instaurer la Troïka sécuritaire pour que cesse les atrocités à Beni, à l’instar de la troïka économique qui s’organise chaque semaine à Kinshasa par Matata Mponyo pour monter les stratégies afin de stabiliser le secteur économique», propose Julien Paluku Kahongya, Gouverneur du Nord-Kivu.


Président de la société civile
 Présents à cette manifestation, les membres de Parti Liberal pour le Développement (PLD), l’un des partis de l’opposition du pays demande une enquête internationale pour connaître et produire les auteurs des massacres de Beni en justice : « les autorités de la RD Congo ainsi que les acteurs internationaux doivent briser leur silence par rapport à la tuerie de Beni : Trop c’est trop », interpelle Me Jean-Paul Lumbulumbu, Vice-Président nationale du PLD.
Vice-Président nationale du PLD
Mustapha Mulonda


jeudi 14 mai 2015

Heal Africa forme des femmes victimes des conflits armés dans différents métiers  pour qu’elles soient utiles dans la société. Comme la majorité d’organisations, cette structure sanitaire de Goma reçoit des financements des organisations nationales et internationales pour son fonctionnement. Pour la population, les dons ne suffisent pas pour développer le peuple mais la paix durable.

(Photo Mustapha Mulonda) Goma: Healing Art, des femmes formées sont à même de produire

Le 12 mai 2015, l’équipe de la Banque Mondiale, conduite par sa Directrice Générale, Sri Mulyani Indrawati a visité Heal Africa, une structure sanitaire de Goma qui s’occupe de la prise en charge psycho-médicale de femmes dans l’un de ses différents volets d’intervention.
A l’occasion, des femmes victimes des guerres à l’est de la RD Congo : violées ou blessées au cours des conflits armés ont exposé sacs à mains, colliers,  Braséros, libaya (NDLR : Blouse en pagne fabriquée à la congolaise), preuve de l’expérience acquise dans Healing Art, un atelier qui forme ces femmes dans divers domaines de la vie.

Pour l’une de ces femmes rencontrées dans l’atelier de la coupe et couture au sein de Healing Art, comme ses prédécesseurs, elle est en train d’apprendre sans relâche pour qu’elle maîtrise mieux le métier afin d’implanter son propre atelier dans les prochains jours : « J’ai ma machine à coudre à la maison où je couds les habits de mes clients. De l’argent que je gagne, j’achète à manger et je me scolarise à l’Institut médical de Goma », dit une fille de 16 ans, victime de violence sexuelle dans le territoire de Masisi. Elle vient de passer six mois de formation dans Healing Art à Heal Africa.


(Photo Mustapha Mulonda) Healing Art, atelier de coupe et couture: des femmes victimes des guerres apprennent la coupe et couture

Les aides ne suffisent pas


Comme Heal Africa, la plupart d’organisations locales, hôpitaux, centres de santé… bénéficient des aides financières de la part des Organismes et Agences des Nations-Unies pour réaliser différents projets d’aide aux victimes des guerres atroces qui viennent de totaliser plus de 20 ans à l’est du pays.
Fatigués des donations, les habitants de la province du Nord-Kivu disent que les dons ne suffisent pas pour développer la RD Congo : « Depuis que les organisations ont commencé à recevoir les financements pour les projets d’auto-prise en charge et le développement,  le pays sombre toujours dans le Chao. Nous n’avons plus besoin des dons mais de la paix, c’est dans la paix durable que le congolais est capable de cultiver ses champs et à mener toutes autres activités lucratives pour scolariser et nourrir ses enfants », dit Thomas D’Aquin Mwiti, Président de la Société civile du Nord-Kivu, réagissant dans la matinée du 14 mai sur le flou qui règne encore sur les massacre de Beni où plus de 400 personnes sont déjà tués par des éléments ADF-NALU et autres criminels qui se font passé pour cette milice Ougandaise, endeuillant ainsi de plus en plus les familles dans ce territoire. 












(PhotoMustapha Mulonda) Goma: Banque Mondiale, la Directrice Générale repond aux questions des journalistes


Répondante à la question d’un journaliste de Goma lors de la conférence de presse organisée mardi dernier à Heal Africa, après la visite, Madame Sri Mulyani Indrawati affirme que « dans le cadre de renforcement de la paix dans le Régions de Grands Lacs, 1milliard de dollars américains est disponible. Et que la moitié de cette somme sera canalisée en RDC où le problème d’insécurité est majeur».
Soucieux également de la paix durable, Jonathan Lusi, fondateur de Heal Africa, précise que la paix c’est la démarche idéale souhaitée de tous : «  mais en attendant qu’elle soit effective, notre structure continue à donner de l’espoir aux âmes brisées par la guerre », rassure-t-il avec un ton optimiste.

Mustapha Mulonda

mercredi 6 mai 2015

Goma: Installation sanitaire, ici lieu d’enfer et là, lieu d’aisance


Quand nous diffusons les guerres, les catastrophes ainsi que toutes autres crises politiques, nous semblons oublier d’autres problèmes qui causent des dégâts sur l’individu  à l’instar de la carence des toilettes ou de la présence d’un WC pas entretenu dans une parcelle.  


Une parcelle à 10 ménages avec un WC
 A Goma, d’après le service de l’Urbanisme et Habitat, environ 90%  de la population est locateur.

Malgré l’argent de garantie de baille que perçoivent les propriétaires des maisons, les conditions de vie des locataires restent précaires.


Dans les quartiers populaires de la ville de Goma, ville touristique comme elle est qualifiée par les Gomatraciens, en majorité, une parcelle compte une dizaine des ménages, mais avec une ou deux toilettes (WC) pour toute la population qui peuple la dite parcelle. 


Qualité néfaste d'un WC encore en utilisation

Dans la plupart de cas, à partir de 6h 30, si tu as la diarrhée tu risque de déféquer dans tes vêtements car le WC est en ce moment comparable à un bureau de vote de la Commission Electorale Nationale et Indépendante (CENI) où on fait face à une file indienne avant d’entrer dans l’isoloir  pour voter son candidat favori :« Notre parcelle n’a que deux toilettes alors qu’elle compte 12 ménages composés de 72 personnes », fait savoir HG, habitant du quartier populaire de Mapendo.

Il poursuit : « pour aller aux toilettes sans être inquiété il faut se réveiller  à 4h du matin. Cela,  pour échapper à l’engouement que l’on trouve devant l’entrée, aussitôt réveillé à 6h du matin », dit ce locataire en soulignant qu’il préfère faire ses besoins dans des toilettes publiques et gratuites présentes dans des hôtels luxueux de la place.



Toilette dans l'un des hôtels luxueux de la ville
Toilettes, sources des maladies

« Je préfère utiliser un pot au lieu  d’utiliser l’unique WC commun que nous avons dans notre parcelle et où je sortais souvent avec des infections urinaires car insalubre», témoigne madame Wivine, la quarantaine et habitante du quartier Katoyi, aussi un fief des locataires.
 

Toilette pas propre
Pour ce, le Service d’hygiène basé à l’hôpital provinciale de Goma fait savoir que le manque de propreté dans les toilettes est l’une parmi les sources des maladies de mains sales dont le cholera, la dysenterie… «  Et ces maladies ne cessent de tuer silencieusement les habitants (…) Merci d’alerter sur le danger éminent qui guète surtout les locataires quand ils utilisent les toilettes communes et impropres, insiste-t-il en ajoute que, la plupart des journalistes ne s’intéressent qu’à la diffusion des guerres et catastrophes naturelles tout en oubliant la sensibilisation sur la santé, utile pour les humains».  

Il recommande en suite: « nettoyer vos toilettes avec de l’eau chlorée ou avec le cendre, c’est préserver votre corps contre les maladies de mains sales   


Appliquer les règles d'hygiène pour éviter les maladies
Par ailleurs, le Forum sous régional de collaboration inter-pays dans la lutte contre le choléra, tenu à Kinshasa le 14 mars 2013, prouve que la présence les installations sanitaires non entretenues est aussi la cause du choléra, un problème majeur de santé publique en Afrique Centrale où 36.655 cas ont été enregistrés au cours de 2014. Et ce chiffre continue à grimper suite à des guerres et toutes autres crises politiques dans la région des Grands Lacs (RDC, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie).