jeudi 14 mai 2015

Heal Africa forme des femmes victimes des conflits armés dans différents métiers  pour qu’elles soient utiles dans la société. Comme la majorité d’organisations, cette structure sanitaire de Goma reçoit des financements des organisations nationales et internationales pour son fonctionnement. Pour la population, les dons ne suffisent pas pour développer le peuple mais la paix durable.

(Photo Mustapha Mulonda) Goma: Healing Art, des femmes formées sont à même de produire

Le 12 mai 2015, l’équipe de la Banque Mondiale, conduite par sa Directrice Générale, Sri Mulyani Indrawati a visité Heal Africa, une structure sanitaire de Goma qui s’occupe de la prise en charge psycho-médicale de femmes dans l’un de ses différents volets d’intervention.
A l’occasion, des femmes victimes des guerres à l’est de la RD Congo : violées ou blessées au cours des conflits armés ont exposé sacs à mains, colliers,  Braséros, libaya (NDLR : Blouse en pagne fabriquée à la congolaise), preuve de l’expérience acquise dans Healing Art, un atelier qui forme ces femmes dans divers domaines de la vie.

Pour l’une de ces femmes rencontrées dans l’atelier de la coupe et couture au sein de Healing Art, comme ses prédécesseurs, elle est en train d’apprendre sans relâche pour qu’elle maîtrise mieux le métier afin d’implanter son propre atelier dans les prochains jours : « J’ai ma machine à coudre à la maison où je couds les habits de mes clients. De l’argent que je gagne, j’achète à manger et je me scolarise à l’Institut médical de Goma », dit une fille de 16 ans, victime de violence sexuelle dans le territoire de Masisi. Elle vient de passer six mois de formation dans Healing Art à Heal Africa.


(Photo Mustapha Mulonda) Healing Art, atelier de coupe et couture: des femmes victimes des guerres apprennent la coupe et couture

Les aides ne suffisent pas


Comme Heal Africa, la plupart d’organisations locales, hôpitaux, centres de santé… bénéficient des aides financières de la part des Organismes et Agences des Nations-Unies pour réaliser différents projets d’aide aux victimes des guerres atroces qui viennent de totaliser plus de 20 ans à l’est du pays.
Fatigués des donations, les habitants de la province du Nord-Kivu disent que les dons ne suffisent pas pour développer la RD Congo : « Depuis que les organisations ont commencé à recevoir les financements pour les projets d’auto-prise en charge et le développement,  le pays sombre toujours dans le Chao. Nous n’avons plus besoin des dons mais de la paix, c’est dans la paix durable que le congolais est capable de cultiver ses champs et à mener toutes autres activités lucratives pour scolariser et nourrir ses enfants », dit Thomas D’Aquin Mwiti, Président de la Société civile du Nord-Kivu, réagissant dans la matinée du 14 mai sur le flou qui règne encore sur les massacre de Beni où plus de 400 personnes sont déjà tués par des éléments ADF-NALU et autres criminels qui se font passé pour cette milice Ougandaise, endeuillant ainsi de plus en plus les familles dans ce territoire. 












(PhotoMustapha Mulonda) Goma: Banque Mondiale, la Directrice Générale repond aux questions des journalistes


Répondante à la question d’un journaliste de Goma lors de la conférence de presse organisée mardi dernier à Heal Africa, après la visite, Madame Sri Mulyani Indrawati affirme que « dans le cadre de renforcement de la paix dans le Régions de Grands Lacs, 1milliard de dollars américains est disponible. Et que la moitié de cette somme sera canalisée en RDC où le problème d’insécurité est majeur».
Soucieux également de la paix durable, Jonathan Lusi, fondateur de Heal Africa, précise que la paix c’est la démarche idéale souhaitée de tous : «  mais en attendant qu’elle soit effective, notre structure continue à donner de l’espoir aux âmes brisées par la guerre », rassure-t-il avec un ton optimiste.

Mustapha Mulonda

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