Heal Africa forme des
femmes victimes des conflits armés dans différents métiers pour qu’elles soient utiles dans la société.
Comme la majorité d’organisations, cette structure sanitaire de Goma reçoit des
financements des organisations nationales et internationales pour son
fonctionnement. Pour la population, les dons ne suffisent pas pour développer
le peuple mais la paix durable.
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(Photo Mustapha Mulonda) Goma: Healing Art, des femmes formées sont à même de produire |
Le 12 mai 2015, l’équipe
de la Banque Mondiale, conduite par sa Directrice Générale, Sri Mulyani
Indrawati a visité Heal Africa, une structure sanitaire de Goma qui s’occupe de
la prise en charge psycho-médicale de femmes dans l’un de ses différents volets
d’intervention.
A l’occasion, des
femmes victimes des guerres à l’est de la RD Congo : violées ou blessées au
cours des conflits armés ont exposé sacs à mains, colliers, Braséros, libaya (NDLR : Blouse en pagne
fabriquée à la congolaise), preuve de l’expérience acquise dans Healing Art, un
atelier qui forme ces femmes dans divers domaines de la vie.
Pour l’une de ces
femmes rencontrées dans l’atelier de la coupe et couture au sein de Healing
Art, comme ses prédécesseurs, elle est en train d’apprendre sans relâche pour
qu’elle maîtrise mieux le métier afin d’implanter son propre atelier dans les
prochains jours : « J’ai ma
machine à coudre à la maison où je couds les habits de mes clients. De l’argent
que je gagne, j’achète à manger et je me scolarise à l’Institut médical de
Goma », dit une fille de 16 ans, victime de violence sexuelle dans le
territoire de Masisi. Elle vient de passer six mois de formation dans Healing
Art à Heal Africa.
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(Photo Mustapha Mulonda) Healing Art, atelier de coupe et couture: des femmes victimes des guerres apprennent la coupe et couture
Les aides ne suffisent pas
Comme Heal Africa, la
plupart d’organisations locales, hôpitaux, centres de santé… bénéficient des
aides financières de la part des Organismes et Agences des Nations-Unies pour réaliser
différents projets d’aide aux victimes des guerres atroces qui viennent de
totaliser plus de 20 ans à l’est du pays.
Fatigués des donations,
les habitants de la province du Nord-Kivu disent que les dons ne suffisent pas
pour développer la RD Congo : «
Depuis que les organisations ont commencé à recevoir les financements pour les
projets d’auto-prise en charge et le développement, le pays sombre toujours dans le Chao. Nous
n’avons plus besoin des dons mais de la paix, c’est dans la paix durable que le
congolais est capable de cultiver ses champs et à mener toutes autres activités
lucratives pour scolariser et nourrir ses enfants », dit Thomas D’Aquin
Mwiti, Président de la Société civile du Nord-Kivu, réagissant dans la matinée
du 14 mai sur le flou qui règne encore sur les massacre de Beni où plus de 400
personnes sont déjà tués par des éléments ADF-NALU et autres criminels qui se
font passé pour cette milice Ougandaise, endeuillant ainsi de plus en plus les
familles dans ce territoire.
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(PhotoMustapha Mulonda) Goma: Banque Mondiale, la Directrice Générale repond aux questions des journalistes |
Répondante à la
question d’un journaliste de Goma lors de la conférence de presse organisée
mardi dernier à Heal Africa, après la visite, Madame Sri Mulyani Indrawati
affirme que « dans le cadre de
renforcement de la paix dans le Régions de Grands Lacs, 1milliard de dollars américains
est disponible. Et que la moitié de cette somme sera canalisée en RDC où
le problème d’insécurité est majeur».
Soucieux également de
la paix durable, Jonathan Lusi, fondateur de Heal Africa, précise que la paix
c’est la démarche idéale souhaitée de tous : « mais en attendant qu’elle soit effective, notre structure
continue à donner de l’espoir aux âmes brisées par la guerre »,
rassure-t-il avec un ton optimiste.
Mustapha Mulonda
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