dimanche 4 septembre 2016
Le sourire est synonyme de la force
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Mustapha Mulonda: les enfants forts de Eringeti |
Je me suis rendu la semaine passée à Eringeti avec un ami journaliste de Kyodo News : Takagi. Là, à des Km au nord de Beni, la population continue à être égorgée par l’ADF
J’ai aimé une attitude parmi toutes, les enfants du coin restent positifs, souriants. Un signe de défaite pour ceux-là qui endeuillent ces enfants qui restent forts.
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Takagi et moi en train d'interviewé un élement FIB/Monusco à Eringeti |
Vous pouvez tout ravir à ces futurs dirigeants, sauf leur sourire…
Beni : les jeunes réclament la fin du bain de sang
!
(Habari RDC)La population est en colère et la ville de Beni vit des
émeutes depuis mi-août. Les jeunes qualifient le gouvernement de
démissionnaire, car il est incapable de sécuriser la population qui ne cesse
d’être lâchement massacrée ! Retour sur la journée de mercredi.
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Ph. Tiers: quand la jeunesse s'enflamme... |
La ville de Beni, à l’est de la RDC est sous les tirs dès
mercredi matin 17 août. Les habitants en colère ont pris d’assaut toute la
ville ! Ils déchirent les drapeaux des partis politiques de la majorité
présidentielle.
Dispersés par les balles réelles de la police, les manifestants
rejoignent les quartiers, où ils continuent à traquer les éléments de la police
avec des projectiles à la main. J’assistai à un chaos !
C’est comme s’il ny avait plus de loi dans la ville. Dans
différents quartiers, les jeunes se livrent à la justice populaire. Devant moi,
dans le quartier de la cité-belge, un présumé ADF est brûlé vif. Je me sens
incapable de stopper cet acte barbare commis par ces jeunes enragés. L’un deux
me dit : « nous devons nous prendre en charge, parce que nous sommes abandonnés
par les autorités du pays ».
« Un gouvernement
démissionnaire »
Les échauffourées sont parties de la mairie de Beni où
Evariste Boshab, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur voulait
organiser des rencontres avec les leaders communautaires et ceux de la société
civile. Il tentait ainsi de récolter des informations à propos du carnage de
samedi 13 août.
J’ai compté personnellement 36 corps à la morgue de
l’hôpital général, ce jour-là. En pleine séance, les manifestants sont venus
saboter cette réunion. Pourquoi ce sabotage ? Comme les manifestants, je
qualifie d’inopportune et de routinière la présence de ces leaders politiques
dans la zone. Les tueries ont débuté en 2014 et après chaque carnage, le
président de la République, Joseph Kabila ou ses délégués, viennent adresser un
message de « pole » (condoléances) aux victimes au lieu de restaurer la paix !
Des politiciens hués
C’est trop ! Nous avons besoin d’une action concrète pouvant
mettre fin à ce bain de sang. Sinon, la thèse du collectif de l’opposition de
la ville de Beni qui qualifie le gouvernement de démissionnaire sera confirmée.
Un ras-le-bol qui explique pourquoi dans la soirée du 16 août, devant toute sa
délégation le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a été hué par la
population.
Mustapha Mulonda
« J’ai tué deux personnes », un ancien des ADF témoigne
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Ph. Tiers: Beni en pleur après l'action des "Batshindja" |
Le jeune Kasereka Sindani, la trentaine, est un
ancien otage des ADF. Après une formation accélérée, il devient « égorgeur »
dans les rangs de cette milice qui a de nouveau endeuillé la ville de Beni dans
la soirée du samedi 13 août. Ils ont décapité à la machette et à la hache des
citoyens.Kasereka Sindani raconte ici comment il est devenu « Batshindja », un
égorgeur qualifié.
Kasereka Sindani a été capturé après des tirs
croisés entre l’armée congolaise (FARDC) et les ADF. C’est ainsi, qu’il a
réussi à quitter ce groupe terroriste pour se retrouver entre les mains des
autorités.
Le jeune homme aurait été kidnappé en juin dernier
pendant qu’il entretenait sa rizière à Mangolikene. Un village situé à environ
7 km à l’Est de la ville de Beni. Il est ensuite emmené dans le parc national
des Virunga où est érigé le maquis de la milice.
Après trois mois de formation dans la brousse,
Kasereka Sindani devient alors égorgeur. Ses supérieurs lui avaient appris à
tuer. « Ils nous montraient les parties du corps où l’on devait frapper pour
donner la mort… Ma première expérience, c’était le récent massacre de Rwangoma
! »
« Je n’avais pas le choix »
Après la théorie, Kasereka Sindani doit passer à la
pratique et faire ses preuves. Il est obligé de tuer pour la première
fois… « Je n’avais pas le choix. En cas de refus, la mort s’en suivait. Cette
soirée-là, j’ai tué deux personnes. Une femme et un homme », témoigne-t-il sans
montrer le moindre remord.
Faudra-t-il le condamner aussi ?
Après cette attaque macabre à Beni par les ADF,
certains suspects sont attrapés par les services de sécurité parmi lesquels
figurent des hommes, des enfants mais aussi des femmes. Beaucoup d’habitants de
Beni en colère étaient prêts à les lapider. Personnellement, je pense que rien
ne se résout par la violence, même envers les auteurs présumés de ces crimes
atroces. C’est à la justice de faire son travail et de décider ce qu’il
adviendra d’eux.
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Ph. Mustapha Mulonda/ Sindani parle de son histoire devant la presse |
Mais la situation à l’Est est complexe. Certains,
soulèvent la complicité du gouvernement qui entretiendrait l’insécurité au pays
pour élargir son mandat.
Mais ce ne sont que des rumeurs alors voyons la
réalité en face et apportons une solution ! Quant à la communauté
internationale, elle ne doit pas aussi rester si impuissante et silencieuse
face à cette série de massacres. 1000 personnes lâchement abattues ! C’est
trop, beaucoup trop…
Mustapha
Mulonda
Rashidi Amuri, l’un des délégués de la ville de Beni lance un SOS pour la fin de bain de sang dans sa contrée
Discours du CT Rashidi Amuri au Festival Umoja grands Lacs est intéressant pour le retour de la paix à l'Est de la RD Congo et à Beni en particulier.
Nos
remerciements s’adressent particulièrement à l’ASBL A FUTURE FOR
ALL », organisatrice de ce festival
pour voir pensé à la jeunesse de Beni en nous adressant cette invitation.
Mes
dames et messieurs, distingués invités, la réalité de Beni, c’est celle que
vous suivez matin, midi et soir sur les médias traditionnels et les réaux
sociaux.
En
effet, c’est depuis octobre 2014 que
Beni ville et territoire sont devenus le
terrain de massacres comptant parmi les pires de l’histoire récente de la
République Démocratique du Congo.
Plus
de mille personnes ont été tuées et de dizaines de milliers ont fui leurs
foyers. Si en Irak, en France, aux Etats Unis d’Amérique, au Nigeria, au
Cameroun, au tchad…, les actions
terroristes sont revendiquées par leurs acteurs, ceux qui tuent à Beni le font
sous un silence extraordinaire. Ils ont
certes compris que cette stratégie reste payante pour eux car elle plonge tout
le monde dans une confusion.
La
population civile dépassée par les événements suspecte les FARDC et les
services de sécurité, les accusant de complicité ou de faiblesse face à
l’ennemi.
En
réaction, les Fardc engagées sur la ligne de front au nom de leur sacrifice national accusent à leur tour les populations
civiles de jouer le jeu de l’ennemi.
Les
acteurs des massacres de Beni multiplient donc les actions terroristes pour
opposer la population à son armée. Face au risque de voir la collaboration
civilo- militaire se détériorée, il est du devoir de chacun d’encourager la
complicité entre les FARC et les populations.
Les
efforts sont certes fournis par les autorités du pays pour neutraliser les
groupes rebelles ADF, présumés auteurs de ces crimes, il reste cependant
beaucoup à faire pour le retour d’une paix durable à Beni et environs.
Les tueries se poursuivent et les victimes
sont généralement coupées à la machette et autres armes blanches par ces
rebelles qui opèrent à petits groupes pour s’apprendre lâchement aux
populations civiles. Voila pourquoi la population de Beni a besoin d’une
solidarité tant nationale, régionale, qu’internationale. C’est ici pour nous
l’occasion de saluer la compassion exprimée par les habitants de Bukavu
vis-à-vis des victimes de massacre de Beni en mobilisant les dons en vivre
et non vivre en leur faveur.
L’histoire
retiendra ce geste fraternel qui décourage ceux qui pensent que la
balkanisation de la RDC est une chose facile. Au contraire, la RDC restera une
et indivisible.
Les révélations faites par certains présumés
ADF qui comparaissent à Beni devant la cour militaire opérationnelle du Nord
Kivu renseignent que les auteurs de ces massacres sont recrutés aussi bien au
Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en Tanzanie qu’en République Démocratique du
Congo. La plupart d’entre eux sont recrutés sur base du mensonge car trompés
qu’ils font suivre les études coraniques à Médine alors qu’ils prenaient la
direction de Beni où ces terroristes avaient déjà installé leur base
opérationnelle qu’ils ont alors baptisé Médine.
Pour
finir, nous saisissons cette occasion pour appeler la jeunesse de la
sous-région des grands lacs à la sensibilisation de nos dirigeants respectifs
sur la nécessité de faire une paix collectives. C’est-à-dire, une paix au
Rwanda au Burundi et en RD Congo. C’est dans la paix que nous garderons notre
diversité culturelle.
Que
vive le festival Umoja grands lacs, que vivent les organisateurs, que vive la
ville de Bukavu, que vive la sous-région des grands lacs.
Festival Umoja Grands Lacs, à la recherche de l’unité dans la région de grands lacs
«A Future for all», une
organisation sans but lucratif vient de lancer ce 27 Août 2016, le festival
umoja grands lacs. Cette activité réunie les jeunes de la région dont la RDC le
Rwanda et le Burundi. Cet espace interculturel encourage la participation de la
jeunesse dans la consolidation de la paix et l’amélioration de la communication
sociale dans la sous région de grands lacs.
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Groupe Sikilika de Goma_Nord kivu sur scène |
Ici au Collège
d’iBanda, dans la commune du même non. Les jeunes s’amusent au rythme de la
paix. Ils chantent, dansent l’« Intore» du Rwanda ou la roumba congolaise sans
tenir compte des origines tribales ou ethniques.
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Mustapha Mulonda et les festivaliers |
Ce festival qui s’est
clôturé le 1 septembre 2016 a été riche également en exposition-vente d’œuvres
d’art, projection des films, conférences débats, danses folkloriques, tambours,
défilé de miss…
Certes, le festival
Umoja Grands lacs a été clôturé sous une émotion surtout que les délégués venus
des pays de grands lacs formaient déjà une famille et leur relation était
sympathique.
Cette attitude a
démontré que c’est encore possible de cohabiter pacifiquement malgré les tentions
politique qui déchirent la région. Les participants ont par conséquent compris
que les divisions interethniques et la xénophobie constituent un instrument qui
régresse de plus en plus le développement en Afrique où la majorité de la
population demeure pauvre.
A
qui profite cette division interethnique?
Au regard de la
situation sécuritaire précaire à Beni où la population continue à être tuée par
les rebelles ADF/NALU, la Division provinciale de la jeunesse du Sud-Kivu a
profité de cette occasion pour inciter la communauté internationale à cesser
d’être impuissante face à ce bain de sang dans cette partie de la RD Congo.
Mustapha Mulonda
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