dimanche 4 septembre 2016
Le sourire est synonyme de la force
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Mustapha Mulonda: les enfants forts de Eringeti |
Je me suis rendu la semaine passée à Eringeti avec un ami journaliste de Kyodo News : Takagi. Là, à des Km au nord de Beni, la population continue à être égorgée par l’ADF
J’ai aimé une attitude parmi toutes, les enfants du coin restent positifs, souriants. Un signe de défaite pour ceux-là qui endeuillent ces enfants qui restent forts.
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Takagi et moi en train d'interviewé un élement FIB/Monusco à Eringeti |
Vous pouvez tout ravir à ces futurs dirigeants, sauf leur sourire…
Beni : les jeunes réclament la fin du bain de sang
!
(Habari RDC)La population est en colère et la ville de Beni vit des
émeutes depuis mi-août. Les jeunes qualifient le gouvernement de
démissionnaire, car il est incapable de sécuriser la population qui ne cesse
d’être lâchement massacrée ! Retour sur la journée de mercredi.
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Ph. Tiers: quand la jeunesse s'enflamme... |
La ville de Beni, à l’est de la RDC est sous les tirs dès
mercredi matin 17 août. Les habitants en colère ont pris d’assaut toute la
ville ! Ils déchirent les drapeaux des partis politiques de la majorité
présidentielle.
Dispersés par les balles réelles de la police, les manifestants
rejoignent les quartiers, où ils continuent à traquer les éléments de la police
avec des projectiles à la main. J’assistai à un chaos !
C’est comme s’il ny avait plus de loi dans la ville. Dans
différents quartiers, les jeunes se livrent à la justice populaire. Devant moi,
dans le quartier de la cité-belge, un présumé ADF est brûlé vif. Je me sens
incapable de stopper cet acte barbare commis par ces jeunes enragés. L’un deux
me dit : « nous devons nous prendre en charge, parce que nous sommes abandonnés
par les autorités du pays ».
« Un gouvernement
démissionnaire »
Les échauffourées sont parties de la mairie de Beni où
Evariste Boshab, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur voulait
organiser des rencontres avec les leaders communautaires et ceux de la société
civile. Il tentait ainsi de récolter des informations à propos du carnage de
samedi 13 août.
J’ai compté personnellement 36 corps à la morgue de
l’hôpital général, ce jour-là. En pleine séance, les manifestants sont venus
saboter cette réunion. Pourquoi ce sabotage ? Comme les manifestants, je
qualifie d’inopportune et de routinière la présence de ces leaders politiques
dans la zone. Les tueries ont débuté en 2014 et après chaque carnage, le
président de la République, Joseph Kabila ou ses délégués, viennent adresser un
message de « pole » (condoléances) aux victimes au lieu de restaurer la paix !
Des politiciens hués
C’est trop ! Nous avons besoin d’une action concrète pouvant
mettre fin à ce bain de sang. Sinon, la thèse du collectif de l’opposition de
la ville de Beni qui qualifie le gouvernement de démissionnaire sera confirmée.
Un ras-le-bol qui explique pourquoi dans la soirée du 16 août, devant toute sa
délégation le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a été hué par la
population.
Mustapha Mulonda
« J’ai tué deux personnes », un ancien des ADF témoigne
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Ph. Tiers: Beni en pleur après l'action des "Batshindja" |
Le jeune Kasereka Sindani, la trentaine, est un
ancien otage des ADF. Après une formation accélérée, il devient « égorgeur »
dans les rangs de cette milice qui a de nouveau endeuillé la ville de Beni dans
la soirée du samedi 13 août. Ils ont décapité à la machette et à la hache des
citoyens.Kasereka Sindani raconte ici comment il est devenu « Batshindja », un
égorgeur qualifié.
Kasereka Sindani a été capturé après des tirs
croisés entre l’armée congolaise (FARDC) et les ADF. C’est ainsi, qu’il a
réussi à quitter ce groupe terroriste pour se retrouver entre les mains des
autorités.
Le jeune homme aurait été kidnappé en juin dernier
pendant qu’il entretenait sa rizière à Mangolikene. Un village situé à environ
7 km à l’Est de la ville de Beni. Il est ensuite emmené dans le parc national
des Virunga où est érigé le maquis de la milice.
Après trois mois de formation dans la brousse,
Kasereka Sindani devient alors égorgeur. Ses supérieurs lui avaient appris à
tuer. « Ils nous montraient les parties du corps où l’on devait frapper pour
donner la mort… Ma première expérience, c’était le récent massacre de Rwangoma
! »
« Je n’avais pas le choix »
Après la théorie, Kasereka Sindani doit passer à la
pratique et faire ses preuves. Il est obligé de tuer pour la première
fois… « Je n’avais pas le choix. En cas de refus, la mort s’en suivait. Cette
soirée-là, j’ai tué deux personnes. Une femme et un homme », témoigne-t-il sans
montrer le moindre remord.
Faudra-t-il le condamner aussi ?
Après cette attaque macabre à Beni par les ADF,
certains suspects sont attrapés par les services de sécurité parmi lesquels
figurent des hommes, des enfants mais aussi des femmes. Beaucoup d’habitants de
Beni en colère étaient prêts à les lapider. Personnellement, je pense que rien
ne se résout par la violence, même envers les auteurs présumés de ces crimes
atroces. C’est à la justice de faire son travail et de décider ce qu’il
adviendra d’eux.
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Ph. Mustapha Mulonda/ Sindani parle de son histoire devant la presse |
Mais la situation à l’Est est complexe. Certains,
soulèvent la complicité du gouvernement qui entretiendrait l’insécurité au pays
pour élargir son mandat.
Mais ce ne sont que des rumeurs alors voyons la
réalité en face et apportons une solution ! Quant à la communauté
internationale, elle ne doit pas aussi rester si impuissante et silencieuse
face à cette série de massacres. 1000 personnes lâchement abattues ! C’est
trop, beaucoup trop…
Mustapha
Mulonda
Rashidi Amuri, l’un des délégués de la ville de Beni lance un SOS pour la fin de bain de sang dans sa contrée
Discours du CT Rashidi Amuri au Festival Umoja grands Lacs est intéressant pour le retour de la paix à l'Est de la RD Congo et à Beni en particulier.
Nos
remerciements s’adressent particulièrement à l’ASBL A FUTURE FOR
ALL », organisatrice de ce festival
pour voir pensé à la jeunesse de Beni en nous adressant cette invitation.
Mes
dames et messieurs, distingués invités, la réalité de Beni, c’est celle que
vous suivez matin, midi et soir sur les médias traditionnels et les réaux
sociaux.
En
effet, c’est depuis octobre 2014 que
Beni ville et territoire sont devenus le
terrain de massacres comptant parmi les pires de l’histoire récente de la
République Démocratique du Congo.
Plus
de mille personnes ont été tuées et de dizaines de milliers ont fui leurs
foyers. Si en Irak, en France, aux Etats Unis d’Amérique, au Nigeria, au
Cameroun, au tchad…, les actions
terroristes sont revendiquées par leurs acteurs, ceux qui tuent à Beni le font
sous un silence extraordinaire. Ils ont
certes compris que cette stratégie reste payante pour eux car elle plonge tout
le monde dans une confusion.
La
population civile dépassée par les événements suspecte les FARDC et les
services de sécurité, les accusant de complicité ou de faiblesse face à
l’ennemi.
En
réaction, les Fardc engagées sur la ligne de front au nom de leur sacrifice national accusent à leur tour les populations
civiles de jouer le jeu de l’ennemi.
Les
acteurs des massacres de Beni multiplient donc les actions terroristes pour
opposer la population à son armée. Face au risque de voir la collaboration
civilo- militaire se détériorée, il est du devoir de chacun d’encourager la
complicité entre les FARC et les populations.
Les
efforts sont certes fournis par les autorités du pays pour neutraliser les
groupes rebelles ADF, présumés auteurs de ces crimes, il reste cependant
beaucoup à faire pour le retour d’une paix durable à Beni et environs.
Les tueries se poursuivent et les victimes
sont généralement coupées à la machette et autres armes blanches par ces
rebelles qui opèrent à petits groupes pour s’apprendre lâchement aux
populations civiles. Voila pourquoi la population de Beni a besoin d’une
solidarité tant nationale, régionale, qu’internationale. C’est ici pour nous
l’occasion de saluer la compassion exprimée par les habitants de Bukavu
vis-à-vis des victimes de massacre de Beni en mobilisant les dons en vivre
et non vivre en leur faveur.
L’histoire
retiendra ce geste fraternel qui décourage ceux qui pensent que la
balkanisation de la RDC est une chose facile. Au contraire, la RDC restera une
et indivisible.
Les révélations faites par certains présumés
ADF qui comparaissent à Beni devant la cour militaire opérationnelle du Nord
Kivu renseignent que les auteurs de ces massacres sont recrutés aussi bien au
Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en Tanzanie qu’en République Démocratique du
Congo. La plupart d’entre eux sont recrutés sur base du mensonge car trompés
qu’ils font suivre les études coraniques à Médine alors qu’ils prenaient la
direction de Beni où ces terroristes avaient déjà installé leur base
opérationnelle qu’ils ont alors baptisé Médine.
Pour
finir, nous saisissons cette occasion pour appeler la jeunesse de la
sous-région des grands lacs à la sensibilisation de nos dirigeants respectifs
sur la nécessité de faire une paix collectives. C’est-à-dire, une paix au
Rwanda au Burundi et en RD Congo. C’est dans la paix que nous garderons notre
diversité culturelle.
Que
vive le festival Umoja grands lacs, que vivent les organisateurs, que vive la
ville de Bukavu, que vive la sous-région des grands lacs.
Festival Umoja Grands Lacs, à la recherche de l’unité dans la région de grands lacs
«A Future for all», une
organisation sans but lucratif vient de lancer ce 27 Août 2016, le festival
umoja grands lacs. Cette activité réunie les jeunes de la région dont la RDC le
Rwanda et le Burundi. Cet espace interculturel encourage la participation de la
jeunesse dans la consolidation de la paix et l’amélioration de la communication
sociale dans la sous région de grands lacs.
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Groupe Sikilika de Goma_Nord kivu sur scène |
Ici au Collège
d’iBanda, dans la commune du même non. Les jeunes s’amusent au rythme de la
paix. Ils chantent, dansent l’« Intore» du Rwanda ou la roumba congolaise sans
tenir compte des origines tribales ou ethniques.
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Mustapha Mulonda et les festivaliers |
Ce festival qui s’est
clôturé le 1 septembre 2016 a été riche également en exposition-vente d’œuvres
d’art, projection des films, conférences débats, danses folkloriques, tambours,
défilé de miss…
Certes, le festival
Umoja Grands lacs a été clôturé sous une émotion surtout que les délégués venus
des pays de grands lacs formaient déjà une famille et leur relation était
sympathique.
Cette attitude a
démontré que c’est encore possible de cohabiter pacifiquement malgré les tentions
politique qui déchirent la région. Les participants ont par conséquent compris
que les divisions interethniques et la xénophobie constituent un instrument qui
régresse de plus en plus le développement en Afrique où la majorité de la
population demeure pauvre.
A
qui profite cette division interethnique?
Au regard de la
situation sécuritaire précaire à Beni où la population continue à être tuée par
les rebelles ADF/NALU, la Division provinciale de la jeunesse du Sud-Kivu a
profité de cette occasion pour inciter la communauté internationale à cesser
d’être impuissante face à ce bain de sang dans cette partie de la RD Congo.
Mustapha Mulonda
samedi 18 juin 2016
La mode, c’est aussi un sacrifice
J’ai rencontré un jeune qui, pour être élégant, il a
coupé son pantalon. C’est la mode qui s’impose : « j’ai coupé pour me
distinguer de ceux-là qui achètent ce look dans le magasin, je suis unique à
mon genre», dit-il.
Ph. Mustapha |
Ph. Mustapha |
C’est complique ! Ce garçon a sacrifié son
pantalon qu’il a acheté pourtant à 7.000 FC soit 7.3$.
Mustapha Mulonda
Mavuno veut l’indépendance des agriculteurs
Mavuno,
une organisation agricole invite les agriculteurs locaux à rester indépendants tout en évitant les dons. Cette indépendance
permettra à ces derniers de combattre la famine dans leur contrée envahie par
la malnutrition.
Ph. Mustapha |
J’ai apprécié le travail fourni par Mavuno ce 17 juin 2016. Cela, après avoir découvert différents produits agricoles sur une étendue de 9ha que cette organisation a mis à la disposition des agriculteurs locaux à Bunzi, une contrée située à une dizaine de kilomètre de la ville de Beni. Ce champ est utile pour ce milieu où la zone de santé a signalé une malnutrition et une pauvreté depuis un bon moment.
Ph. Mustapha |
Ph. Mustapha |
Ph. Mustapha |
Pour David Masomo, Directeur de Mavuno, sa structure
ne donne pas les dons en vivre comme la plupart des organisations :
« Mavuno veut aider les agriculteurs à rester indépendants, à développer
leur milieu».
Pour finir, David recommande au gouvernement de
sécuriser la ville, surtout l’axe nord
de Beni (fief des ADF), afin de permettre aux agriculteurs de vaquer librement
à leurs champs. Mustapha Mulonda
mercredi 18 mai 2016
Lumumba : non à la manipulation des radios
L’activiste Paluku Sindani Lumumba s’indigne de
la manipulation des radios par les politiciens à Béni au Nord-Kivu, à l’Est du
pays. A la veille des élections, ces derniers s’accaparent de plus en plus les
médias pour être réélus.
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Lumumba en pleine emission |
Ces dernier temps, pour des raisons
électoralistes, les radios locales n’éclairent presque plus l’opinion publique
sur le profil d’un candidat idéal, car ces médias sont déjà confisqués par les
élus nantis. Pourtant, un accès libre et égalitaire aux médias est une des
conditions pour que l’on qualifie une élection de libre et impartiale.
J’ai interviewé Paluku Sindani « Lumumba »
(surnommé ainsi pour son militantisme). Ce jeune activiste ne cesse de dénoncer
cette prise en otage des radios locales par les politiciens.
Pourquoi t’intéresses-tu aux émissions électorales
éducatives ?
Lumumba :
Etant instruit, je me suis donné le travail de combattre le mal. Ce mal est
caractérisé par le fait que les radios, au lieu d’émanciper la population sur
les questions électorales, accordent leurs temps de paroles aux élus locaux qui
tentent de se faire réélire pour les prochaines élections de 2016.
Pourquoi es-tu inquiet de cette propagande
politicienne ?
Lumumba :
Je ne suis pas seulement inquiet… Je suis nerveux, parce que 80% de nos élus
locaux sont démagogues. Cela fait plusieurs années qu’ils sont élus. Ils
passent leurs vacances parlementaires en Occident avec leurs familles oubliant
ainsi la base. C’est maintenant à la veille des élections qu’ils rentrent en
faisant beaucoup de bruit. Ils vantent les dons qu’ils font aux écoliers et la
réhabilitation de quelques avenues, ponts… A mon avis, restituer leur bilan au
Parlement serait l’idéal pour que la population puisse se rendre compte de
leurs activités.
En tant qu'analyste politique, pourquoi les médias
sont-ils ainsi manipulés selon toi ?

Lumumba :
Les médias privés, d’ailleurs nombreux dans notre pays, ne sont pas
subventionnés par notre gouvernement. Pour survivre, ils se courbent devant les
donations des nantis, dont les députés. « La main qui donne est toujours
supérieur à celle qui reçoit », dit-on. Ces radios étant redevables, manipulent
la population au profit de ces donateurs qui ont déjà postulé pour les
prochaines élections.
Cette prise en otage des radios a-t-elle des
conséquences sur le bon déroulement des élections ?
Lumumba : Oui! Non
seulement la population reste dans l'ignorance mais les nouveaux candidats aux
prochaines échéances électorales sont étouffés. Ils n’ont pas les moyens pour
acheter les espaces médiatiques. Résultat, ils n’ont pas la chance de véhiculer
leurs projets de société auprès des habitants.
En tant qu’activiste, tu es confronté aux mêmes
difficultés. Réussis-tu à relever le défi ?
Lumumba : Difficilement. J’ai
réussi à décrocher une émission gratuite dans l’une des radios de la place.
Désormais, j’ai un espace où défilent les nouveaux candidats pour présenter
leur projet de société. Aussi, je discute avec les jeunes dans les rues et dans
des universités autour de l’utilité de voter pour un bon candidat afin de
barrer la route à ceux qui donnent des cadeaux.
La population a besoin de changement.
J’encourage d’autres activistes à rejoindre Lumumba dans cette lutte afin de
combattre les manipulations auxquelles font face les électeurs. Votons pour un
projet de société et méfions-nous des cadeaux et des manipulations ethniques.
Mustapha Mulonda
lundi 16 mai 2016
Une rescapée des ADF témoigne
(https://wazaonline.com/fr/wazavote-rdc/une-rescapee-des-adf-temoigne)Le
rebelles ougandais des forces démocratiques alliées (ADF) commettent de
nombreuses exactions dans la région de Béni. Meurtres, pillages, les ADF
kidnappent aussi des filles mineures qu’ils transforment en esclaves sexuelles.
(Ph. Kudra Maliro) Après les tueries
Je me rends à l’hôpital général d’Oicha,
chef-lieu du territoire de Béni où sont soignées gratuitement les victimes des
affres de cette rébellion. Je rencontre une trentaine de filles. Elles sont en
majorité enceintes ou avec des enfants en bas âge. Elles sont maigres et
tristes. Le médecin responsable me chuchote: « ces fillettes se sont
échappées des mains des ADF ».
Le kidnapping de Kahindo
Kahindo est une femme courageuse. Elle a
accepté de répondre à mes questions; épreuve difficile et gênante mais qu'elle
parvient à surmonter... Son récit est entrecoupé de pleurs. Mais le monde
doit savoir ce qui se passe dans cette région du Congo.
En mai 2014, alors qu’elle cultivait un
champ à Mayi-Moya, Kahindo a été kidnappée avec sa tante paternelle par les
ADF. « Après quatre jours de marche dans une forêt dense, ma tante était
vraiment fatiguée. L’un d’eux, un Bakata (égorgeur, le nom donné aux ADF), lui
a demandé si elle voulait se reposer. Elle a accepté et il l’a alors abattu à
coups de machette », raconte-t-elle les yeux rougis par les armes.
Mariée de force

Une fois arrivée à destination, Kahindo
rejoint plusieurs captifs, hommes, femmes et enfants, dans un petit campement.
« J’ai été mise dans un cachot pendant dix jours avant qu’ils me marient de
force à Afande Kabuga (officier Kabuga), un homme plus âgé que mon père.
J’avais vraiment envie de mourir. Je ne pouvais pas supporter de partager un
lit avec ce monstre ».
L'évasion
Mais un jour, Kahindo réussit à déjouer la
vigileance de son bourreau qui avait un peu trop abusé de la boisson. Elle
s’échappe donc du camp mais les gardiens en alerte lui tirent dessus. « J’ai
été touchée et je me suis évanouie. Après un moment, j’ai repris connaissance
et j’ai compris que j’étais encore en vie ». Elle traverse à pied « le
triangle de la mort », cette zone forestière comprise entre Mbau, Kamango
et Eringeti, bastion des ADF dans la région. « Après deux jours d’errance dans
les bois, je suis sortie par la route principale. Là, un véhicule m’a
transporté jusqu’à l’hôpital ». Kahindo est arrivée mi-mars 2016, enceinte
de son bourreau. Une femme de plus mettra au monde un enfant issu d’un viol, un
enfant qui comme tant d'autres risque d'avoir du mal à s'intégrer dans la
société.
Je lance un signal d’alerte à la
communauté internationale et à notre gouvernement pour qu’une stratégie
concrète soit mise en place pour libérer nos filles et amorcer des poursuites
judiciaires contre les auteurs de ces crimes pour que cesse définitivement les
kidnappings à l’Est du Congo.
Mustapha
Mulonda
jeudi 12 mai 2016
Jules Shungu : «même le président de la république est sapologue »
Cette icône de la musique congolaise est morte sur
scène à Abidjan, micro à la main, comme un militaire sur la ligne de front
pendant sa prestation au festival de FEMUA, organisé par le groupe Magic system
le 24 Avril 2016.
Jules Shungu Wembadio
Pene Kikumba, c’est
le nom authentique de l’artiste musicien « Papa
Wemba ». Né à Lubefu le 14 juin 1949, dans l’actuelle province de
Sankuru. Papa Wemba est considéré comme l’un des piliers de la rumba congolaise
et l’icône de la musique à travers le monde.
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(Photo tiers) |
Utile pour les congolais, ce
patriarche de la Roumba congolaise est l'un decréateurs de religion Kitendi, la
Sapologie, cette résilience permettant au congolais de rester propres et bien
habillés malgré la famine, le chômage, la guerre... Bref, la souffrance imposée
aux congolais durant des décennies...
Même à Beni où les ADF/Nalu tuent et égorgent la
paisible population, la population a pleuré cette star qui n’a cessé de réconforter
les sinistrés à rester fort. Dans« Lisoloya
couloir » Papa Wemba, le Pakala dia kuba 100%star a dévoilé
malignement où va le monde, l’Afrique ; la RD Congo… «Nous vivons dans un monde sans loi comme à l’époque des dinosaures… là
le grand bouffe le petit… ». Et comment s’en sortir? Vieux Kourou
dit : « Kotikelamutu temps te»,
comme pour dire, travaille sans relâche et sans jamais baisser la garde. Raison
pour laquelle les artistes musiciens de Beni viennent de rendre hommage à ce
grand artiste en chantant «Ainsi soit-il!
Papa wembaakei (Papa wemba est parti)», un single dans lequel ils
reconnaissent la valeur culturelle léguée au pays par ce talent.
La mort de Jules ou la récupération
politicienne
La sapologie à des adeptes dans la classe politique en
RDC. En commençant par le Président de la République, les gouverneurs, les
ministres, les députés …Bref, tout le monde presque est sapologue. Le cas
concret c’est lorsque Joseph Kabila ou Julien Paluku se tient debout devant son
homologue rwandais ou ougandais…le choix est clair à un jury averti de choisirun
meilleur mannequin.
Certes, le constat fait aux cérémonies funèbres prouve
que c’est à la mort de l’artiste que les politiciens ont compris que c’est
grâcece dernier qu’ils sont toujours chics et présentables aux yeux de tous.
Ainsi, ils ont été au premier rang à l’aéroport et à l’église ce 4 mai 2016 pour
la messe de requiem.
Par contre, les habitants de Matonge, un quartier de
Kinshasa où Papa wemba a débuté sa carrière presque dans le néant, sans appui
de qui que ce soit, manifestent un mécontentement. Bendo Son, l’un des
musiciens de Viva la Musica(l’ochestre du feu Wemba) est consterné : « après l’enterrement, je ne pense pas
que ces politiciens continueront à soutenir la famille biologique et son
orchestre… Papa voulait être indépendant. Malgré la maladie il était obligé d’aller
bosser pour subvenir à ses besoins, voire l’auto-prise en charge médicale »,
dit-il, pendant l’émission Karibuvariété de la
RTNC/Kinshasa.
Mustapha Mulonda
jeudi 28 avril 2016
Ibra : Enfant soldat,son rêve a tourné au cauchemar !
Pour renforcer leurs troupes, les rebelles des forces démocratiques
alliées (ADF) se font passer pour des Imans ou hommes d’affaires et ainsi
enrôler les enfants. Ils promettent aux parents une scolarité gratuite pour
leurs enfants en Occident ou au Moyen-Orient. Aussitôt cédés, ces derniers sont
amenés dans la forêt dense comme miliciens.
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Photo Mustapha Mulonda |
Je suis allé à la rencontre d’Ibra, un ancien enfant soldat,
pour m’imprégner des mensonges dont sont victimes les familles qui cèdent
volontairement leurs enfants à l’organisation rebelle ADF, d’origine
ougandaise, en RDC. Un groupe terroriste actif dans le territoire de Béni au
Nord-Kivu.
D’après le témoignage de ce jeune, je pense que les ADF
possèdent des ramifications dans toute la région, particulièrement au
centre-ville de Béni, où celui-ci m’a confié qu’il aperçoit de temps en temps
des enrôleurs de cette rébellion. Ces derniers ont pour mission de manipuler
les responsables des familles jusqu’à livrer leurs enfants. Tout cela, à l’insu
de nos agents de renseignements.
Comme d’autres parents, le père d’Ibra l’avait
volontairement cédé entre les mains d’un soi-disant, El hadj Hussein, au teint
brun et barbu. Il a promis d’amener le petit à Médine pour les études
coraniques. «C’était en 2005. Je n’avais que neuf ans», confie-t-il.
Un eldorado devenu un
enfer
Aussitôt recrutés, les jeunes montent à bord d’un véhicule
luxueux, qui se dirige vers l’aéroport de Mavivi. Localité située à 12 km de
Béni. Et subitement la direction change.
Ces derniers sont acheminés dans la brousse où ces kidnappés
font environ huit jours et autant de nuits de marche avant d’arriver à
« Madina » et au « Canada »… leurs campements, ainsi
qualifiés par les « Afande » ou officiers de ce mouvement armé.
C’est de cette façon, qu’Ibra et ses amis chrétiens qui
espéraient aller vivre l’eldorado au Canada. Tous habitants d’Oicha, village
situé à une vingtaine de kilomètres de Béni, ont été enrôlés.
Musulman, Ibra voulait devenir Imam. Mais son rêve a tourné
au cauchemar. Il est devenu tueur et kidnappeur. « Après deux ans de
formation, j’étais capable de manipuler le fusil ». Avec ses amis, leur
mission était de sécuriser les butins pendant les braquages des véhicules.
Aussi, ils pouvaient se fondre dans la population civile comme des
enfants ordinaires dans le but de récolter les informations auprès de la force
loyaliste.
« J’en ai assez de la
vie sauvage »
Fatigué de cette vie sauvage, Ibra s’échappe en décembre
2014, lors d’un accrochage entre leurs factions et l’armée. Il se rend au
programme de démobilisation et réinsertion sociale des anciens combattants de
la Monusco pour réintégrer la vie civile. Agé de 21 ans, aujourd’hui, Ibra n’a
pas perdu l’espoir de vivre. Il est taximan-moto de la place et mène une vie
modeste à côté de sa femme et de son fils d’un an.
Certes, le gouvernement doit respecter l’article 12 de la
Constitution qui garantit l’égalité et la protection de tous devant la loi. Il
doit tout faire pour secourir nos fils et nos filles, nos petits frères et nos
petites sœurs qui croupissent encore dans les forêts. En plus de voler leur
enfance, ces derniers sont considérés comme boucliers de guerre et meurent sans
cause, sous les tirs des forces armées de la RDC.
Mon souci est de voir un jour tous les jeunes qui vivent en
captivité de retourner à une vie afin qu’ils soient utiles pour la communauté à
l’instar d’Ibra.
Mustapha Mulonda
mardi 26 avril 2016
A dieu Papa Wemba !
Jules Shungu n’est plus de ce monde !
Cette icône de la musique congolaise est morte sur scène à Abidjan, micro à
la main, comme un militaire sur la ligne de front.
Utile pour
les congolais, ce patriarche de la Roumba congolaise est l'un de créateurs de
religion Kitendi, la Sapologie, cette résilience permettant au congolais de
rester prepre et bien habillés malgré la famine, le chômage, la guerre... Bref,
la souffrance imposée aux congolais durant des décennies...
Mustapha Mulonda
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